Alors que les journalistes des chaînes publiques TVE ont récemment dénoncé des manipulations dans le traitement de l’affaire Bárcenas, un petit point s’impose sur la reprise en main politique de la télévision et de la radio publiques par le gouvernement Rajoy.
L’imperméabilité des médias publics espagnols aux alternances politiques a toujours fait défaut. Il semble que la purge fut particulièrement notable suite à l’arrivée de Mariano Rajoy à la tête du gouvernement, en décembre 2011.
José Luis Zapatero avait pourtant entamé un processus de dépolitisation de la Radio Televisión Española (RTVE), en faisant nommer le patron de l’audiovisuel public espagnol par une majorité des deux tiers des députés. Mariano Rajoy fait machine arrière, pour revenir à une nomination directe par le gouvernement : en juin 2012, il place Leopoldo González Echenique à la présidence de RTVE.
C’est alors Julio Somoano qui prend la tête du service Informations. Auparavant rédacteur en chef du journal de Telemadrid, Julio Somoano a aussi écrit pour des journaux conservateurs (El Mundo notamment). Moins connu que son CV, son sujet de thèse en communication politique : « Une stratégie de communication pour la victoire du Parti Populaire aux prochaines élections législatives ».
Dès l’été 2012, Julio Somoano fait le ménage dans les programmes de la télévision publique. La figure de ce qui apparaît alors comme une purge politique est Ana Pastor Garcia. Présentatrice à succès des matins de TVE, elle est réputée pour la rigueur et la ténacité de ses interviews politiques. Elle était déjà dans le collimateur du PP avant les élections de 2011, le porte-parole du parti de Mariano Rajoy ayant dès l’été 2011 laissé entendre qu’elle serait écartée de l’antenne si le PP revenait au pouvoir.
C’est donc chose faîte en août 2012. Sont également licenciés Alicia Montano d’Informe semanal et Xabier Fortes de Canal 24 horas. A eux aussi le pouvoir reproche d’avoir trop questionné sa politique d’austérité.
Javier Gallego fait partie des journalistes interdits d’antenne par le gouvernement Rajoy. Il a depuis repris son émission Carne cruda sur la station privée Cadena Ser (propriété du groupe Prisa-El País). Dans NO ES UNA CRISIS, il analyse l’attitude de la droite espagnole vis-à-vis de l’audiovisuel public
1 Comment
Que dire de ce billet qui ma veritablement scotchez … sublime ?