Bankia, la quatrième banque espagnole, est née en 2010 de la fusion de sept caisses d’épargne (Caja Madrid, Bancaja, La Caja de Canarias, Caja de Avila, Caixa Laietana, Caja Segovia, Caja Rioja). Elle regorge aujourd’hui d’actifs toxiques, issus de la folie immobilière qui a entraîné l’Espagne au fond du gouffre, et est devenue une parfaite illustration de ces banques devenues « too big to fail », trop grosses pour qu’on les laisse faire faillite.
La communication léchée de « la primera banca del nuevo banco » n’y fait rien : pour les Espagnols, Bankia incarne l’injustice des milliards d’argent public alloués au plan de sauvetage des banques, tandis que ces mêmes banques continuent d’expulser des petits propriétaires rattrapés par leur crédit hypothécaire.
Quelques chiffres pour mieux cerner le cas Bankia :
- 32 milliards d’€ : montant des actifs toxiques de Bankia en mai 2012, correspondant aux prêts immobiliers en passe de ne jamais être remboursés.
- 23,5 milliards d’€ : montant du renflouement public accordé par le gouvernement Rajoy à Bankia.
- 45% : parts du capital de Bankia détenues par l’Etat espagnol, ayant conduit de fait à une nationalisation de la banque par le gouvernement Rajoy.
- 23% : part des postes de travail supprimés chez Bankia, suite au plan de restructuration annoncé par la direction de la banque en février 2013.
- 41 milliards d’€ : sommes déjà versées aux banques espagnoles dans le cadre du plan de sauvetage européen.
- 33 : nombre d’anciens responsables de Bankia soupçonnés par la justice espagnole d’escroquerie, de détournements de fonds et de falsification des comptes annuels, lors de l’introduction en bourse de Bankia. L’ancien Président de Bankia, Rodrigo Rato, fait partie des suspects. Il avait été auparavant Ministre de l’Economie de M. Aznar, et Directeur général du FMI.
- 3,75€ : cours de l’action Bankia à l’introduction en Bourse le 18 juillet 2011.
- 0,17€ : cours de l’action Bankia le 19 avril 2013 (-95%), avant une augmentation de capital de 15 milliards d’euros.
- 710 000 : nombre de familles espagnoles ayant perdu une grande partie de leur épargne dans le scandale des preferentes. Ces « participations préférentielles » ont permis aux banques espagnoles de renforcer leurs bilans avec de l’argent frais. Aujourd’hui, ces titres financiers à haut risque ont perdu plus de 70% de leur valeur d’origine.
Paco Álvarez est un banquier pas comme les autres : au sein de la Ética Family Office, il tente de convaincre les investisseurs de ne pas succomber à la spéculation, mais d’engager leurs fonds vers la recherche ou le soutien à des initiatives entrepreneuriales. Mais il connaît bien le monde de la grande finance : il en est un repenti, après avoir travaillé à la Bourse de Paris et à la Bourse de Valencia. Dans NO ES UNA CRISISil nous livre son point de vue sur le cas Bankia.
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